La place de la recherche dans l’ingénierie sociale

 

L’Institut de Formation et de Recherche en Travail Social (IMF) et AFFUTS ont organisé cette journée à l’IMF – Marseille , sur le thème de « la place de la recherche dans l’ingénierie sociale »

Une quarantaine de personnes y participaient dont le président et un membre du Conseil d’administration de l’IMF, la Directrice générale de l’IMF, le responsable pédagogique du département Ergologie de l’université d’Aix Marseille, partenaire de l’IMF pour la formation Master 2-DEIS, les responsables et formateurs de l’IMF,des représentants d’AFFUTS, des étudiants des deux promotions en formation DEIS ainsi que des employeurs du secteur social et médico social.

L’objectif de cette journée était de présenter les démarches de recherche en travail social et l’ingénierie sociale, menées au niveau de l’IMF, et d’en promouvoir le développement notamment au niveau régional, en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le partenariat établi entre l’IMF et AFFUTS témoigne de la volonté commune de développer cette recherche et d’y associer étroitement les professionnels du champ social. Ainsi la présentation des travaux réalisés par les étudiant(e)s en formation DEIS participe à cette recherche, tout comme y contribuent les initiatives prises par AFFUTS depuis 20 ans au niveau national sous différentes formes : journées de valorisation (4 à 5 organisées chaque année), des séminaires thématiques, la publication d’ouvrages dont le dernier a pour titre : Quels modèles de recherche scientifique en travail social ?, édité en 2013, au presse de l’EHESP. Les thèmes présentés ont soulevé l’intérêt de cette journée.

DOSSIER IMF AFFUTSdu 23 01 2014

Les liens entre sciences, art et ingénierie sociale

Hervé Fayolle, référent DEIS et formateur à l’IMF

Pour analyser le réel dans toute sa complexité, l’imagination et la créativité ont pour H. Fayolle, toute leur place. A la question sur la place de la démarche de recherche en sciences sociales dans l’ingénierie sociale, il interroge en quoi l’ingénierie sociale (IS) relève-t-elle aussi d’un art et quelle place réserver à la créativité ? Comment dans le cadre de l’IS, lier la créativité à la rigueur de la démarche de recherche ? Il rappelle que par la formation au DEIS, les étudiants titulaires du diplôme sont en mesure d’exploiter des connaissances pluridisciplinaires sur les différentes politiques publiques pour analyser et problématiser des questions sociales, afin de proposer et conduire des programmes ou des projets complexes (arrêté du 2 Aout 2006 et annexe). Dans l’unité de formation 1, la « Production de connaissances » a pour certification un mémoire de 80 à 120 pages qui, à partir d’une question de départ, demande à connaitre les politiques publiques dans un cadre territorialisé pour construire un cadre d’analyse théorique, puis de mener un travail empirique sur un terrain d’enquête, en analyser les résultats et en tirer des savoirs pour l’action, avec pour finalité de faire des propositions.

  • Aussi, si la démarche de recherche a pour finalité la production de connaissances, l’ingénierie sociale a, elle, pour objectif d’analyser une question sociale dans une finalité d’action, afin de pouvoir agir sur cette situation. Dans le cadre de l’IS la démarche de recherche est un moyen (cadre théorique, méthodologie d’enquête) et l’IS utilise donc en partie la démarche de recherche.
  • D’autre part, l’Ingénierie est pour J.L. Lemoigne (1995) « cette faculté mentale qui permet de relier de manière rapide, appropriée et heureuse des choses séparées » et elle rend compte de cet étrange pouvoir de l’esprit humain qu’est sa capacité à inventer et à créer.

L’étymologie du mot « art » renvoie à : l’habilité, le métier, la technique, la méthode, l’esthétique et la créativité. L’ingénierie peut être, alors, considérée comme art de la combinatoire. Elle est en effet une habilité à manier des champs théoriques variés, à maitriser différents méthodes d’enquête dans le cadre des politiques publiques territorialisées, avec la participation des usagers, afin de construire des projets ou de la transformation sociale. Cette habilité, cet art n’est il pas au cœur de l’ingénierie sociale, au cœur du métier de cadre développeur ? Pour comprendre et agir sur une réalité singulière complexe, la capacité à combiner des éléments hétérogènes afin de créer une analyse homogène avec un certain degré de cohérence est au cœur de l’ingénierie sociale. Elle nécessite parfois de s’affranchir pour partie d’une utilisation académique de la démarche de recherche (cadre disciplinaire et conceptuel et méthode d’enquête de terrain).

  • Pour H. Fayolle, il faut mettre en relation cette approche de l’IS comme « art avec la complexité du réel » sur lequel le cadre développeur doit intervenir. Cette approche permet à l’IS, tout en utilisant la démarche de recherche, de ne pas rester enfermé dans des barrières épistémologiques strictes et de dépasser le stade de la pluridisciplinarité. Il s’agit d’éviter l’intelligence aveugle (E.Morin) par l’Ingénierie sociale : art de la combinatoire et de la maitrise des paradoxes. C’est ainsi que l’intuition et l’imagination peuvent en quelque sorte être les moteurs de la science, mais demandent ensuite le contrôle par la rationalité. Pour conclure, la recherche se positionne comme un moyen utile à une pratique professionnelle rigoureuse, référencée, investigatrice, pourvoyeuse d’analyses et de pistes d’actions possibles. Ce savoir pratique à visée transformatrice est alors source d’ingéniosité, de créativité, d’œuvre prise au sens d’œuvre d’art. On pourrait alors se dire que l’ingénierie sociale est du grand art !

L’ingénierie sociale en 2013 : un certain regard sur le travail social

Maud MASSA, diplômée du Master Ergologie et du DEIS, chef de projet association le village, cavaillon84

Le constat initial est que le DEIS n’est que très peu connu, tant par les institutions que les professionnels du secteur social et médico-social, et que le travail social se heurte à différentes difficultés, telles que le cloisonnement des services et des dispositifs, le manque de participation des publics, les impératifs gestionnaires et économiques. Le travail de recherche investigue la connaissance du diplôme par une enquête d’opinion, puis approfondit la connaissance des activités de l’ingénierie sociale par des entretiens semi directifs auprès de différents professionnels réalisant de l’ingénierie.

  • Son travail souligne diverses caractéristiques de l’Ingénierie sociale : • L’appui méthodologique mis en œuvre à travers des modes de fonctionnement afin de concevoir et coproduire avec ses interlocuteurs des connaissances opérationnelles, une transmission d’expertise, la construction de diagnostics et de démarches d’évaluation qui lui donne une certaine technicité • La production de connaissances réalisée notamment par un travail en commun, un apprentissage à faire ensemble et vivre ensemble. Il s’agit de « Relier de façon heureuse et appropriée des choses séparées et à la fois produire des connaissances plus facilement par le processus que par le résultat » (JL. Lemoigne, 2012).Ceci implique ainsi de la créativité, de l’adaptabilité, de l’écoute, de l’analyse, un esprit critique, de la réflexivité, de l’ouverture d’esprit et de l’humilité… • Les personnes rencontrées lors de ce travail de recherche se réfèrent à des valeurs humanistes, démocratiques, fondées sur l’exercice du droit, (B.Bouquet, 2003) et sont ainsi aussi présentes chez des professionnels de l’intervention sociale et médico sociale. Ces valeurs se réfèrent à une éthique professionnelle qui fait de l’ingénierie sa spécificité « sociale ». • Si La communication dans le secteur social est le premier outil de l’exercice professionnel fondé sur la relation à l’autre, les entretiens soulignent que dans l’activité d’encadrement, cette communication cherche à prendre particulièrement en compte le registre de l’interlocuteur et son environnement, tout en portant attention à son « feed back ». La communication est « intelligence collective » puisqu’elle vise à mutualiser les compétences, croiser, construire sans exclure, ni cliver. La communication est alors une sorte de compétence qu’un groupe (formel ou pas, définitif ou pas) développe à un moment donné, pour une situation donnée. • La communication concerne aussi le développement de partenariats et de réseaux, qui permettent de décloisonner et ouvrir des frontières. Enfin, les supports écrits permettent de rendre les travaux entrepris et réalisés plus appréhendables et visibles.
  • Le travail réalisé par Maud Massa, a mis en œuvre une méthode rigoureuse et diversifiée, qui malgré quelques limites, participent à donner vie à cette fonction d’ingénierie sociale, et concrétise un diplôme par sa réalité sur le terrain et des préconisations pour le champ de l’action sociale et médico-sociale.

L’intervention sociale d’intérêt collectif (ISIC) de l’ingénierie sociale et empowerment

Véronique LINCK diplômée du Master Ergologie et du DEIS, chargée de mission AMPEP, Apt 84

Les orientations des politiques publiques interrogent les professionnels de l’intervention sociale dans leurs pratiques. A partir de ce constat, il paraissait intéressant de questionner le lien entre individuel et collectif et étudier comment l’approche collective est mise en œuvre dans le secteur de l’activité sociale et en quoi l’ingénierie sociale peut favoriser le développement des pratiques d’interventions d’intérêt collectif.

  • A cette forme d’intervention sociale, V. Linck rapproche la composante du processus d’empowerment, qui l’a amené à penser les modifications des places des acteurs pour faire évoluer les rapports de pouvoir existants entre les usagers des services, les professionnels du secteur et les décideurs.
  • L’enquête de terrain a recueilli le matériel nécessaire au repérage des interactions existantes entre les acteurs d’un atelier d’insertion. Les échanges verbaux et les actions de coopération repérées ont permis de mettre en lumière les composantes de trois dimensions de l’empowerment de cette organisation, importante association d’insertion de la région. Véronique Linck explique avoir cherché à adopter la démarche du chercheur en sciences sociales impliquant distanciation et neutralité par rapport à l’objet d’étude.
  • Ses analyses montrent que l’ISIC est une pratique qui donne la possibilité de reconstruire une identité de sujet-citoyen et de redonner le pouvoir d’agir à la personne en tant qu’acteur. Barbant parle de sujet- acteur. Cependant, l’analyse des écarts fait apparaitre que des dispositifs existent dans l’association mais qu’ils sont peu investis par les personnes comme le Conseil de Vie Sociale. Cependant il existe des espaces collectifs informels qui développent des réflexions autour du sens et des valeurs partagées ou échangées. Ces espaces permettent de participer à la conscientisation, en renforçant la connaissance des acteurs, des phénomènes selon les différents points de vue, ceci dans un double objectif : la promotion des personnes et l’amélioration des pratiques professionnelles.
  • C’est en particulier autour de la construction du projet associatif que l’action collective des professionnels a donné l’occasion à chacun de réfléchir à son activité et d’échanger sur le fonctionnement de la vie en commun dans le but de créer de la coopération. V.Linck souligne que les dispositifs crées ont cherché avant tout à permettre aux acteurs de l’organisation (professionnels comme bénéficiaires) de prendre part aux processus décisionnels. Référence est faite aux travaux de Barbant qui a montré comment le praticien réflexif s’attache à mobiliser des savoirs différents et à mettre en dynamique des collectifs d’acteurs.
  • Elle en est venue à préciser que l’ingénierie sociale articule les logiques d’acteurs dans le but d’instituer de nouveaux rapports entre les groupes sociaux et les organismes chargés de gérer la vie sociale. Ainsi, l’ingénierie sociale concerne l’interaction qui se produit entre l’ensemble des acteurs concernés par un projet de développement. Elle agit dans le sens d’une adéquation des divers logiques afin d’optimiser des conditions de déroulement des actions de développement.
  • La démarche de recherche a développé aussi, chez l’intervenante, une pratique réflexive. Pour Donald SCHON la pratique réflexive favorise une plus grande efficacité des interventions professionnelles, dans la mesure où le praticien réflexif analyse sa pratique pour mieux comprendre pourquoi et dans quel contexte son approche n’a pas fonctionné. Il s’agit pour lui de produire de nouveaux savoirs sur l’action et la réflexion qui se réalisent collectivement au regard de 3 composantes :
  • Personnelles : dans les forces et limites personnelles dans l’action dans la communication et quelles améliorations possibles
  • Cognitives : sur quels savoirs se fonde l’action, quelles valeurs : composante fondamentale car la divergence entre les personnes dans l’intervention repose souvent sur le fait que les personnes ne partagent pas la composante cognitive.
  • De l’intervention : dans les sens d’un processus visant la transformation, la connaissance des étapes du processus de l’intervention est centrale pour l’expliquer et l‘améliorer.

Le travail de Véronique LINCK a donné vie et réalité à ces savoirs en action de l’ingénierie sociale.

Echange avec la salle.

Eliane LEPLAY , Docteure en Sciences de l’Education, vice présidente AFFUTS, clôture les travaux de la journée

Les interventions ont témoigné d’une mise en œuvre, mise en « œuvre d’art » comme l’a présenté H.FAYOLLE. Les contributions des deux étudiantes, Maud MASSA et Véronique LINCK, ont aussi expliqué en quoi la méthodologie réalisée, ses limites et ses effets, la réflexivité sur la démarche entreprise, leur ont permis une analyse productrice de connaissances pour l’action et de savoirs professionnels dynamisant leur propre projet de cadre développeur actuel.Production utile aux professionnels engagés et qui s’engageront par la suite dans l’action sociale

La question des rapports entre recherche scientifique et action n’est pas spécifique au travail social ; elle concerne tous les champs de pratiques : les sciences de « gestion », « de l’information et de la communication », les « sciences politiques », « urbanisme », « Sciences de l’éducation » etc. . Cette question peut être illustrée par l’exemple de la « dispute » entre la pédagogie d’un côté et les sciences de l’éducation de l’autre, dans leur début.

  • La question n’est pas nouvelle non plus puisque Aristote en parlait déjà dans « l’éthique à Nicomaque » : « il n’y a de sciences que de l’immuable ». Il ne peut donc pas y avoir de science de l’action puisque l’action ne relève pas de l’immuable. Mais Il est question aujourd’hui des « sciences de l’action », car la conception de la science a évolué depuis, par la recherche épistémologique, comme le montre très bien en sciences de gestion, MJ Avenier (2012) notamment. En relatant l’histoire, elle montre six paradigmes épistémologiques différents. A cet égard elle peut apporter beaucoup aux réflexions sur l’ingénierie à partir des sciences dites de « l’artificiel », c’est-à-dire du « projet », la science de ce qui n’existe pas encore mais qui est en projet . Généralement, la recherche scientifique est la première étape de l’ingénierie et la seconde étape de l’ingénierie s’appuie sur les résultats de la première.
  • En France et dans le champ du travail social, une conférence de consensus a été organisée par le CNAM, UNAFORIS et différentes organisations de recherche ; ces travaux contribuent à clarifier le débat franco- français, qui surprend parfois les membres étrangers du jury. Les réponses ainsi données par le jury sur les 8 questions qui lui ont été posées seront publiées dans le livre « Travail social et recherche » à paraitre chez DUNOD en Mars 2014. Elles retracent bien les débats actuels sur cette question des rapports entre recherche et action, entre production de connaissances sur et pour l’action professionnelle, sur les rapports entre savoirs professionnels et savoirs académiques.
  • Au niveau international, la recherche en travail social (Social Work Research) se conçoit comme pouvant être à la fois scientifique et professionnelle, alors que ces deux termes ont longtemps été opposés. Différentes contributions abordent également ce sujet telles que les publications d’AFFUTS dont l’ouvrage de 2013 « quels modèles de recherche scientifique en travail social », les textes publiés dans la revue Forum et certains livres des éditions EHESP. Ils montrent les synergies entre la production de savoirs pour l’action, par la recherche sur l’action.
  • Comme la présentation des recherches menées par les étudiantes de cette journée, le dénominateur commun de ces recherches est qu’elles partent de l’étude des activités réelles des praticiens, et étudiants ici, ou des questions posées par les praticiens et issus de leur propre expérience. Diverses manières de répondre à la question d’Yves Schwartz : « comment fait-on parler l’expérience ? Comment mettre en mots, quelle est l’articulation pensable entre le pôle du savoir forme et celui de l’expérience ? »
  • La conclusion d’Eliane LEPLAY est que la recherche est à la fois scientifique et professionnelle. En effet, elle est professionnelle par son champ, ses objets, ses finalités, et ses retombées praxéologiques. Et elle est scientifique par ses références épistémologiques et théoriques, ses méthodes et ses productions écrites.
  • La recherche en travail social est professionnelle : Le CHAMP : Le travail social est une discipline pratique constituée de l’ensemble des activités professionnelles des travailleurs sociaux, situées dans leur environnement. Le champ de la recherche en travail social est donc l’ensemble de ce champ d’activités comprenant : les populations concernées et les problèmes sociaux ; les politiques sociales, les institutions et les dispositifs d’action sociale, les professionnels et les autres intervenants sociaux, ainsi que les territoires concernés. Les activités réelles des praticiens constituent un objet spécifique important et trop peu étudié dans le passé, notamment à partir des questions, des difficultés, des dilemmes et conflits de valeur rencontrés par les professionnels. Le travail social est aussi une discipline d’enseignement supérieur professionnel et universitaire. Ces activités d’enseignement et de formation qui la constituent, ainsi que leur environnement font donc partie également du champ de la recherche en Travail social. Les OBJETS : La recherche en TS s’intéresse à tous les objets de ce champ dont la compréhension est susceptible d’éclairer les pratiques professionnelles ; à cet égard, son objet spécifique est de s’intéresser aux pratiques réelles des travailleurs sociaux, pour les rendre davantage visibles et compréhensibles dans toute leur complexité. Elle se nourrit à la fois des recherches exogènes, faites par des chercheurs externes au champ et des recherches endogènes faites par les professionnels, formateurs et étudiants du champ. La FINALITE est de produire des connaissances sur l’ensemble des objets de ce champ aux fins d’éclairer les manières d’y intervenir ; de mettre en relation les dimensions fondamentalistes et pratiques ; de relier savoirs « savants » et savoirs professionnels. Les RETOMBEES PRAXEOLOGIQUES Elles sont attendues de dispositifs de recherches organisés pour mettre en œuvre ce qui précède, visant à transformer des connaissances sur l’action, en connaissances pour l’action. Les recherches des professionnels expérimentés, praticiens et formateurs chercheurs, constituent une ressource importante pour une formation et un enseignement, en prise avec les réalités du terrain professionnel.
  • • La recherche en travail social est scientifique : Elle puise ses ressources épistémologiques, théoriques et méthodologiques, dans l’ensemble des sciences sociales et humaines, en privilégiant les recherches, pluri, inter ou transdisciplinaires, qui généralement, rendent mieux compte de la complexité des objets professionnels étudiés.

Echange avec la salle.

A l’issu de cette journée, François TESSIER, président de l’IMF, remet officiellement, les diplômes d’Etat aux 5 étudiants DEIS de la session 2013.

Voir en ligne : [->http://www.imf.asso.fr]